L'utilisation croissante des services numériques influence l'évolution de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.
Maillon important de la chaîne de valeur numérique de l'utilisation et du stockage des données, les centres de données connaissent une croissance exponentielle. Cependant, les serveurs qui les composent nécessitent beaucoup d’énergie et d’électricité pour être opérationnels. Leur fabrication nécessite également une grande mobilisation de matières premières avec de nombreuses conséquences environnementales.
Ainsi, beaucoup d’entreprises migrent actuellement leurs applications et services vers le cloud public ou privé, augmentant ainsi l’activité informatique globale. Il est donc facile de conclure que la consommation d'énergie du centre de données ne fera qu'augmenter, entraînant des émissions de CO2 : la quantité augmente proportionnellement de manière irréversible.
Cependant, la situation est beaucoup plus complexe. Divers facteurs devraient stabiliser et même réduire les émissions de dioxyde de carbone dans les centres de données européens.
Alors que la sauvegarde dans le cloud se développe et devient monnaie courante sur le marché en pleine croissance de la gestion des données numériques, il est utile de savoir si les fournisseurs de cloud contrôlent l'empreinte carbone de leurs services et contribuent à l'objectif de neutralité carbone mondialement.
Le mot « cloud » renvoie souvent à une image dématérialisée. Or, derrière le cloud, se trouvent des millions d'ordinateurs, de smartphones, de centres de données et des kilomètres de réseau...
Dans le cloud, les machines de différents sites du même opérateur sont partagées. Cet opérateur optimise alors leurs machines physiques en exploitant toutes leurs capacités. L'utilisation des clients s'appuie ainsi sur les virtualisation informatique pour fournir une plus grande variété de services dont bénéficie l'utilisation du cloud. Le client paie son service à l'utilisation, ce qui lui donne de la flexibilité et le dispense d'anticiper les éventuelles situations et nécessités.
Ces avantages justifient l'enthousiasme pour ce type de services, qui devrait se confirmer de plus en plus durant les prochaines années.
Les trois principaux fournisseurs de cloud, également connus sous le nom d'hyperscalers, vu leur taille et leur croissance, sont : Amazon Web Services, Microsoft Azure et Google Cloud.
Dans ce sens, il a d'abord été observé que les trois sociétés mères des fournisseurs de cloud avaient une communication étendue sur l'objectif «zéro émission nette» et ce sur des périodes différentes.
D'un point de vue scientifique, la neutralité ne se définit pas par la taille d'une entreprise ou par un produit ou un service. L'équilibre des flux physiques de carbone (émission et absorption) ne peut être observé qu'à l'échelle mondiale, ce qui se traduit par une concentration stable de CO2 dans l'atmosphère. Plus concrètement, il est impossible de retranscrire cet objectif global à l'échelle d'une entreprise par de simples calculs.
Par conséquent, quelle que soit l'organisation ou la portée des opérations choisies, ni Microsoft, Google ou Amazon ne peuvent être neutres, et encore moins négatifs en carbone. Ils peuvent et doivent encore contribuer à la neutralité de la Terre de différentes manières.
Pour accéder à la neutralité carbone, le développement de la séquestration sera requis. En conséquence, les trois géants du cloud investissent plus ou moins de ressources dans ce que l'initiative « Zéro émission nette » appelle "l'augmentation des puits de carbone". Cependant, contribuer à la neutralité globale implique de posséder un rôle tout aussi important sur les deux autres piliers, qui consistent à réduire les émissions planétaires.
Dans ce sens, les entreprises doivent d'abord réduire leurs propres émissions directes et indirectes. La deuxième catégorie concerne la commercialisation de produits et solutions décarbonés (réduisant les émissions des clients en valeur absolue) et, dépendamment de certaines conditions, le financement de projets bas carbone en dehors de leur chaîne de valeur.
Par ailleurs, il faut d'abord que ces entreprises élaborent un plan d'action ambitieux. Actuellement, leur stratégie de réduction des émissions repose principalement sur l'utilisation d'énergies renouvelables.
Par conséquent, derrière l'objectif de neutralité, les trois sociétés mères ont décidé d'agir pour augmenter les puits de carbone, soit en achetant des crédits carbone, soit en finançant des projets non labellisés comme Amazon qui a promis 10 millions de dollars pour aider les propriétaires forestiers à séquestrer le dioxyde de carbone.
Le passage au cloud entraînera inévitablement une réduction de la valeur absolue de l'empreinte numérique. De plus, cette utilisation apporte un effet rebond : en payant a posteriori sur l'usage, les clients du cloud ont l'impression d’avoir une capacité illimitée et ne contrôlent plus leur propre consommation de données.
De plus, le Cloud Computing est à la fois une réponse à la stratégie de digitalisation de l'entreprise, qui repose précisément sur la forte inflation des données de traitement, et est également considérée comme une solution permettant de limiter l'impact de cette inflation.
Par ailleurs, Google Cloud et Microsoft Azure fournissent des outils pour gérer partiellement l'empreinte carbone des services. Par exemple, ils permettent ou vont prochainement permettre aux clients de choisir l'emplacement des serveurs en fonction de l'intensité de leur électricité locale. De plus, Microsoft permet à ses clients de programmer le démarrage et l'arrêt de leurs machines et Google Cloud identifie les modules sous-utilisés via une application appelée Active Assist pour guider les clients dans l'optimisation de leurs ressources.
Néanmoins, il est peu probable que les achats par Amazon, Microsoft et Google d'énergies renouvelables labellisées et les efforts d'efficacité énergétique soient suffisants pour maintenir leurs opérations.
Conformément à l'Accord de Paris, ces entreprises pourraient être pionnières dans la création de nouveaux modèles économiques qui découragent la consommation excessive de ressources. Cette approche s'inscrira dans le nouveau positionnement stratégique mondial pour promouvoir la neutralité de la planète.
Il faut également garder en tête que la sobriété est aussi entre les mains de leurs clients, à qui il incombe d'aligner leur empreinte carbone numérique sur la réduction des émissions de la planète de 5 % chaque année.
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Source :
https://www.carbone4.com/analyse-empreinte-carbone-du-cloud